La majorité d'entre nous fait appel à la prière. Que nous ayons foi ou non en son efficacité, dans les moments difficiles qui nous dépassent, nous persistons à prier.
Pour les personnes suivant le chemin bouddhiste, la prière est devenue un aspect essentiel de la vie spirituelle. Chaque fidèle bouddhiste sait prier pour lui-même, pour ses proches et pour tous les êtres sensibles. Ainsi, quelles sont les implications de la prière dans le bouddhisme, comment doit-on la comprendre et quelle est la manière appropriée de la pratiquer... Voici quelques interrogations fondamentales abordées dans cet article.
Prier pour qui ?
Dans un esprit de normalité, la majorité d'entre nous désire le meilleur pour nos proches ainsi que pour nous-mêmes. On prie pour les défunts et pour le moment présent. Concernant les défunts, il existe trois raisons majeures qui poussent les gens à prier.
L'un des besoins fondamentaux est d'établir des connexions entre les occupants et les passagers, en cherchant à les soutenir et à les protéger. Quand nous vivons en communauté, nous sommes capables d’accomplir de nombreuses choses pour ceux qui nous sont chers. Cependant, lorsque nous perdons un être aimé, nous nous sentons souvent démunis. C'est pourquoi de nombreuses personnes pensent qu’en priant, elles permettent à leurs proches de solliciter l'aide d'une entité divine. Ainsi, celui qui prie ressent une légèreté et une sécurité accrues, sachant qu'il peut continuer à être présent et à soutenir son proche décédé.
En second lieu, il y a cette idée d'être sous la protection des défunts. Comme nous ne saisissons pas ce qui arrive à ceux que nous avons perdus, nous avons souvent l'impression qu'ils détiennent des capacités extraordinaires par rapport aux vivants. C'est pourquoi nous leur adressons des prières, espérant qu'ils veillent sur nous et nous accordent leurs faveurs en santé, prospérité et sérénité. Ainsi, nos proches disparus deviennent l'objet de nos supplications.
Pour finir, cela paraît tout à fait paradoxal au début : on prie de peur que votre proche défunt réapparaisse et affecte votre quotidien, alors que des puissances surnaturelles s'efforcent de gérer cette peur pour vous permettre de vivre en paix.
Donc, pour nous et nos proches, il existe deux raisons principales pour lesquelles les gens prient. La première est le souhait d'une vie épanouie, tandis que la seconde réside dans la peur et le désir d'éviter la douleur. En réalité, ces deux motivations représentent deux aspects d'un même dilemme. Aspirer au bonheur, par exemple, implique aussi une crainte d'affronter une réalité qui peut nous sembler désagréable. La peur associée au besoin d'éviter la souffrance évoque également notre espoir de connaître le bonheur. Au fond de notre subconscient, quand nous prions, nous révélons notre sentiment d'impuissance, d'incapacité et d'insécurité face à des attentes et des appréhensions qui échappent à notre contrôle.
Pourquoi prier ?

L’acte de prier activement et de suivre le dharma permet d’illuminer la capacité de sainteté qui réside en nous.
Cette existence éphémère se caractérise par son imperfection, avec des changements incessants et imprévisibles à tous les niveaux, générant ainsi une insécurité, une anxiété et un stress permanents pour chacun d'entre nous. Les événements qui touchent notre vie et celle de nos proches échappent à notre contrôle et à notre influence, nous laissant dans l'impuissance face à des transformations qui ne correspondent pas à nos désirs. Pour trouver du réconfort et espérer des lendemains meilleurs, les gens se tournent vers le monde invisible, priant pour obtenir protection et sécurité. Dans cette réalité, nous croyons en l'existence d'entités sacrées, que ce soit Bouddha, Dieu ou Allah, qui sont toujours prêtes à nous apporter leur protection, à nous donner de bons augures, ou au minimum, à nous bénir pour que nos vœux se réalisent lorsque nous prions avec foi.
Nous sommes persuadés qu'ils viendront à notre aide lorsque nous en aurons besoin et qu'ils s'exprimeront, à condition que nous ayons une foi sincère en Lui. Chez les bouddhistes chán, prier pour la bénédiction du bodhisattva Avalokiteśvara est une pratique courante, tant et si bien que beaucoup vénèrent ce bodhisattva et l'appellent Bouddha, sans jamais adorer la statue du Bouddha Shakyamuni, qu'ils considèrent comme un "Enseignant" et se voient eux-mêmes comme des "disciples" !
Le problème à considérer est le suivant : pourquoi les personnes cherchent-elles une aide extérieure pour prier lorsqu'elles se sentent en danger ? Souvent, les individus espèrent et tentent de mettre fin à leur souffrance en attribuant la responsabilité de leurs maux à des facteurs externes, croyant à tort que c'est l'extérieur qui est à l'origine de leur douleur. Ainsi, ils s'en remettent aux êtres sacrés qu'ils vénèrent pour apaiser leurs angoisses. Même de nombreuses personnes d'ascendance européenne projettent leur destin sur des divinités. En pensant que le bonheur et la souffrance proviennent des autres, ils ont tendance à blâmer certaines personnes ou situations sans reconnaître leur propre responsabilité. Pendant ce temps, le Bouddha soulignait à maintes reprises : « Faites le mal par vous-même / Polluez-vous / Ne faites pas le mal par vous-même / Purifiez-vous / Pur et non pur par vous-même / Personne n'est pur » (Syntaxe française, 165).
Priez pour qu'on vous souhaite voir ?
On remarque que l'une des tendances instinctives chez les humains est de prier lorsque nous avons besoin de quelque chose ou lorsque nous sommes confrontés à une situation difficile. En réalité, la plupart des personnes qui prient ne se posent même pas la question de savoir s'il est nécessaire de le faire ; elles s'engagent dans cette pratique sans hésitation. Cette constatation est particulièrement évidente durant les premiers jours de la nouvelle année, lors de la traditionnelle célébration du Têt au Vietnam.
Nous avons une tendance manifeste à rarement appliquer ce que nous apprenons, tout en agissant fréquemment sur des choses que nous n’avons jamais apprises ! Grâce à l'influence sociale, liée à la "foule inconsciente", les individus s'engagent psychologiquement de manière aveugle. La prière en est une illustration. Étonnamment, depuis notre enfance, personne ne nous enseigne à prier pour qu'une force invisible puisse résoudre nos problèmes. Pourtant, à l'âge adulte, de nombreuses personnes prient régulièrement ! Les gens ne se tournent vers la prière que lorsqu'ils se sentent impuissants face aux difficultés de la vie qu'ils rencontrent. Lorsque les défis deviennent insupportables et que les risques semblent dépasser nos capacités humaines à les gérer, ils ressentent le besoin d'une aide extérieure. La prière équivaut à solliciter l'intervention de personnes plus qualifiées pour faire face aux problèmes que nous rencontrons, ou au moins, à obtenir des conseils pour résoudre plus facilement les situations difficiles.
Lorsque les biens matériels, les savoirs et les expériences que nous accumulons ne suffisent pas à surmonter les épreuves de la vie, nous nous tournons vers une nouvelle ressource. À ce moment-là, la prière devient souvent l'une de ces aides. C'est alors que nous commençons à prier. La question qui se pose alors est de savoir si la prière, même réalisée avec une sincérité totale, a véritablement une grande puissance.
La réalité est que les événements de la vie de chacun se chevauchent et interagissent souvent, se présentant sous la forme de "péchés" tout aussi attrayants et réconfortants que le "flirt" avec les lueurs d'espoir à la fin d'un tunnel, mêlant joies et peines, bonheur et souffrance, sans aucune règle précise. Alors, ce qui vous arrive est-il le fruit de la prière, et ceux que vous considérez comme plus aptes ont-ils vraiment répondu à vos prières ? Ainsi, les situations qui ne vont pas mal chez nous pourraient-elles être dues à l'incapacité des dieux à réaliser leurs désirs ? En utilisant la logique, on peut juger déraisonnable de penser que toutes les choses positives proviennent de la prière. Qu'en est-il des moments où vos prières restent insatisfaites ?
Si l'on veut voir, ceux qui souhaitent la joie doivent simplement adresser leurs prières aux forces supérieures, tout en maintenant une attitude "noble" envers les dieux. Pourquoi s'embêter à forcer l'effort d'étudier et de travailler pour atteindre ses désirs ? D'un autre côté, si la prière n'est pas une option et que vous ne souhaitez pas voir, pourquoi prier pour la peine et la lassitude sans chance de succès ?
Remettre en question et se demander si prier des êtres sacrés, suffisamment tolérants et patients pour nous suivre dans chaque étape que nous entreprenons, est crucial pour un authentique étudiant bouddhiste !
> Prière au Bouddha de la Médecine pour transformer le corps et l'esprit
Les roches flottent-elles ?
Les véritables enseignants spirituels recommandent-ils aux bouddhistes de se tourner vers un Bouddha ou un Bodhisattva particulier afin de prier pour recevoir des bénédictions ? Il est clair que le bouddhisme ne préconise pas la prière.
Contrairement à cela, le bouddhisme enseigne comment pratiquer pour être en mesure de résoudre ses problèmes, plutôt que de chercher protection et assistance à l'extérieur. Néanmoins, il n'est indéniable que la prière envers le Bouddha et les bénédictions des Bodhisattvas restent très appréciées des adeptes bouddhistes.
Cette situation apparaît en contradiction avec la philosophie de « fabriquer sa propre lampe » selon les préceptes bouddhistes.
La philosophie bouddhiste insiste sur l'importance de pratiquer le Dharma soi-même pour se transformer et atteindre la sublimité et le bonheur, plutôt que de solliciter les bouddhas ou les bodhisattvas pour qu'ils nous transmettent chance et bienfaits.
À l'époque du Bouddha, les pratiques de prière en Inde étaient similaires à celles d'aujourd'hui. Un brahmane, nommé Asibandhakaputta, est venu demander au Bouddha s'il était possible qu'une personne naisse dans un bon monde après sa mort. Le Bouddha a alors interrogé à nouveau Asibandhakaputta sur le sort d'un individu ayant vécu en faisant le mal. Si cette personne, après sa mort, bénéficiait des prières de nombreux gens pour une renaissance dans un monde meilleur, pourrait-elle vraiment y naître grâce à ces prières ? Bien sûr, la réponse est non.
Le Bouddha a également illustré la signification de ce sutra avec un exemple très imagé et simple à retenir. Si nous laissons tomber un rocher dans un lac, peu importe nos prières pour qu'il flotte, il coulera toujours. De la même manière, ceux qui font le mal et meurent ne pourront pas renaître dans un monde de bonté. À l'inverse, lorsque de l'huile est versée dans l'eau, elle ne se mélangera pas, même si le pont disparaît ; ainsi, ceux qui mènent une vie vertueuse et meurent bénéficieront d'une renaissance dans un monde positif, sans avoir besoin de faire des prières.
Dans le cadre du dialogue entre le Bouddha et Asibandhakaputta, la prière est perçue comme incompatible avec la loi de cause à effet. Ainsi, pour ceux qui possèdent une bonne compréhension, demander l'aide des divinités à travers la prière est souvent considérée comme une superstition. La méthode de prière traditionnellement mise en avant par le Bouddha, qui promettrait d'échapper à la souffrance, n'a jamais été établie. Il a clairement indiqué sa position sur la loi de cause à effet, qui stipule que notre propre bonheur et nos souffrances sont le fruit de nos actions dans cette existence.
Ce n'est plus qu'à nous, et à personne d'autre, de déterminer notre retour à la maison après avoir quitté cette existence, par le biais de nos actions, nos paroles et nos pensées, et non à travers la puissance de la prière. Il n'y a aucune force ou autorité capable d'intercéder pour que les pierres s'élèvent ou que l'huile s'accumule au fond du lac.
Si vous êtes en mesure de prier et que vous aspirez à voir des résultats, alors la doctrine de la causalité, qui est l'un des principes essentiels du bouddhisme, ne peut pas être intégrée. Par conséquent, les enseignements bouddhistes apparaissent comme incohérents et chargés de contradictions. En d'autres termes, si nous acceptons ce principe de cause à effet, la prière, qui serait alors dénuée de sens dans le contexte bouddhiste, ne saurait être envisagée. Demander aux forces extérieures de nous libérer de la souffrance et de nous ramener à un état d'esprit paisible, joyeux et heureux revient à de la paranoïa !
Priez mais ne priez pas !
Le Bouddha a toujours souligné que l'autonomie est cruciale sur le chemin de la pratique. Cela implique que nous devons veiller sur notre propre destinée, en prenant la responsabilité de notre bonheur et de notre souffrance, sans compter sur autrui. La prière, quant à elle, peut nous amener à négliger notre capacité à atteindre l'illumination et à affaiblir notre propre énergie, qui est pourtant riche au sein de notre esprit.
La prière constitue un souhait profond et un objectif significatif qui doit être réalisé pour soi-même à un moment donné de l'existence. Atteindre cet objectif n'est pas chose aisée, car cela exige de progresser de manière méthodique et artistique. Un exemple classique de réalisation des aspirations pour une vie sereine et épanouie se trouve dans l'enseignement du Bouddha, notamment dans le Maha Mangala Sutta, également connu sous le nom de sutra des bénédictions.
À ce moment précis, un dieu s'est approché du Bouddha pour lui demander comment atteindre la paix, puisque les gens et le ciel aspiraient à celle-ci. En réponse, le Bouddha a exposé 38 pratiques pour ceux qui désirent le bonheur et la paix, formulant ainsi une prière de manière positive et adéquate.
Pour aspirer à une existence sereine et joyeuse, il est essentiel d'adopter les conditions qui favorisent un véritable avancement dans nos vies familiales, sociales, économiques et spirituelles. Cela repose sur des bases scientifiques et pratiques, tout en étant spécifique et compréhensible, en fonction de nos capacités à chacun.
Une personne engagée dans la pratique du dharma formule un vœu sans l'accompagner d'une prière. Autrement dit, il s'agit de "vœux" plutôt que de "prières". Les "souhaits" consistent à inscrire avec détermination et à plusieurs reprises un désir profond dans l'esprit, en utilisant la méthode psychologique de l’autosuggestion consciente. Cela implique de penser par vous-même, de répéter dans votre esprit ce qui doit être accompli (vœux) et de vous motiver. Ce processus permet à notre esprit de générer une source d'énergie pour réaliser ce que nous souhaitons, transformant ainsi nos idées en réalité.
Prier sans véritablement prier constitue une étape clé pour redoubler d’efforts et rappeler à notre esprit l'importance de l'autonomie, qui demeure essentielle, sans céder aux influences extérieures. Dans cette optique, ce que nous, envisager comme un but à réaliser est primordial pour adopter une approche efficace dans nos actions.
Convertissez la prière en pratique
Parmi les grands-maîtres actuels, le Bouddha se distingue en tant que gourou, mettant en pratique des enseignements scientifiques et abordant la vérité de manière directe, tout en démontrant des résultats clairs et vérifiables dans la relation dialectique entre cause et effet.
Dans le cadre des Écritures, il n'existe aucune indication de mendicité ni de requête à un être supérieur possédant un pouvoir mystérieux pour nous protéger, contrairement aux rituels complexes pratiqués par d'autres religions de l'époque. Selon les enseignements, quiconque souhaite vivre paisiblement doit s'engager dans des actions bénéfiques pour le corps, la parole et l'esprit, comme mentionné dans le sûtra le bon présage ultime, qui sert d'illustration appropriée.
Pour atteindre des objectifs précis et obtenir les meilleurs résultats, le soutien de la méditation est crucial pour ceux qui pratiquent les enseignements de Bouddha. La méditation permet de se connecter à la source de la conscience, favorisant ainsi l'émergence de la clarté et de la guidance à chaque étape de l'existence. La pratique de la méditation est intrinsèquement liée aux désirs, tout comme le chargement d'une batterie.
Pratiquer la méditation équivaut à recharger une batterie d'électricité, tandis que concrétiser vos désirs renforce la capacité de cette batterie à briller. La méditation permet de nourrir et de cultiver une force spirituelle qui sert de guide pour orienter votre vie vers des objectifs positifs et sereins. Une lumière faible ne peut pas assurer une vraie illumination, donc plus nous méditons, plus nos prières se réalisent rapidement. Si l'esprit n'est pas apaisé, il sera plus difficile de concrétiser ses désirs.
Dans son ouvrage intitulé “Facettes du bouddhisme” (Fondation bouddhiste mondiale, Londres, 1991), la vénérable Saddhatissa Mahanayaka a clairement affirmé à la page 269 que « la méditation est au cœur des enseignements bouddhistes. Elle peut être mise en parallèle avec la prière dans d’autres traditions religieuses. En effet, la majorité des pratiques bouddhistes prennent la forme d'une certaine sorte de méditation. »
Transformez la prière pour les autres en dévouement
Prier pour autrui, qu'ils soient parents ou non, vise à leur souhaiter le meilleur et à éviter de s'engager dans des demandes risquées, gênantes ou trop profondes, telles que prier pour que chacun puisse atteindre l'illumination de la Bodhi. Cela témoigne de mon amour sincère pour autrui. Exprimer cet amour est un acte précieux qui mérite d'être encouragé et loué. Néanmoins, s'adresser aux forces extérieures pour garantir le bonheur et éloigner la souffrance est une méthode inadéquate, car elle ne donne pas les résultats escomptés. D'après les enseignements du Bouddha, la meilleure façon de manifester sa compassion est de diffuser de la bienveillance envers tous, en offrant des bénédictions.
Consacrer le mérite est une façon d'appliquer le dharma, et cela va bien au-delà de simplement lire ou chanter en promettant de dédier ce mérite à tous. Quand il est nécessaire d'envoyer des pensées positives et de faire preuve d'amour envers les autres, il ne s'agit pas seulement de prier, mais de passer à l'action en réalisant des actions bienveillantes et en consacrant le mérite à ceux qui en ont besoin. L'efficacité de cette dévotion dépend de la qualité de nos actions et de notre esprit tranquille au moment de donner ce mérite. Bouddha a encouragé beaucoup de personnes à s'engager dans cette pratique, créant ainsi une belle tradition au sein du bouddhisme.
Il existe une histoire de dévouement similaire à celle-ci. Un jour, le roi Bimbisara (Qin-ba-sa-la) a offert de la nourriture au Bouddha, mais n'a pas pris soin de consacrer du mérite aux esprits. Ce soir-là, les esprits sont entrés dans le palais du roi pour semer le désordre. Le roi rapporta cet incident au Bouddha, qui lui conseilla de faire des offrandes et de se souvenir de dédier du mérite aux esprits. Le roi suivit ce conseil, et par la suite, les esprits ne troublèrent plus le palais.
La trajectoire du dévouement, allant des relations proches aux émotions ressenties, ainsi que les objets du dévouement regroupant diverses formes de vie dans des environnements variés et aux dimensions multiples, sont illustrés par le Bouddha dans le Metta Sutta (ou le "Sutra de la Compassion"). Dans ce texte, le Bouddha enseigne à un groupe de 500 Bhikkhus comment répandre la bienveillance envers les dévas qui avaient tourmenté ces derniers, entraînant des problèmes comme la perte de nourriture, l'insomnie, la maladie et la peur, au point qu'ils hésitaient à rester dans cette forêt pendant la période de retraite. Grâce à un dévouement sincère, les dieux ont ressenti la bonté des disciples du Bouddha, leur permettant de cesser leurs harcèlements.
À partir de ce moment, les Bhikkhus vécurent dans l'harmonie, s'adonnant avec sérieux à leur pratique, méditant, et tous parvinrent à leur but après la retraite de cette année. Sur la base de ce sutra, les moines ont ensuite orienté la pratique méditative et créé un document pour enseigner la méditation systématique et bienveillante aux pratiquants.
La méthode de dédicace du mérite dans le bouddhisme est véritablement accessible. Les individus accomplissant de bonnes actions, avec un cœur ouvert et bienveillant, cultivent leur esprit et souhaitent que tous les autres êtres sensibles bénéficient également des mérites de leurs actions positives. La dévotion au mérite est une activité de l'esprit, qui peut se manifester par des paroles ou être simplement pensée intérieurement, en fonction de la personne à qui elle est dédiée et du cadre. Ainsi, la manifestation extérieure du dévouement a un caractère plus contextuel que l'impact direct de la prière elle-même.
Peu importe si une autre personne a été témoin ou non de la situation, cela n’a pas vraiment d’importance. Ce qui compte, c’est que le praticien soit empreint de cette bonne énergie, avec la volonté, l’amour et la bienveillance présents, et que cette énergie ait été transmise. En d'autres termes, le mérite de la personne engagée dépend davantage du contenu de sa déduction (cœur) que de sa forme (expression). Bien sûr, pour réaliser cette déduction, il est essentiel que le corps soit sain. Ainsi, pour mener à bien un ‘cycle’ de déduction, le dédicataire doit s’efforcer de guérir ses trois aspects : l’intention, la parole et le corps.
> Priez Bouddha et le Bodhisattva selon le Dharma
De nos jours, la morale humaine semble se dégrader, étant dominée et manipulée par la cupidité, et ne respecte plus véritablement les principes de la loi de cause à effet. En conséquence, en présence d'égoïsme intérieur, les individus ressentent une insécurité croissante et se tournent de plus en plus vers des entités spirituelles pour prier.
Un individu religieux déifie le chef de sa tradition en lui conférant le pouvoir de bénir ses disciples. Pour ceux qui n'ont pas une compréhension complète des préceptes bouddhistes, notre Bouddha, intangible, est devenu une divinité. Mais est-il réellement un créateur habilité à offrir récompenses et châtiments ? C'est un maître inspirant qui éclaire le chemin des êtres sensibles, les aidant à fuir l'illusion pour mettre un terme à la souffrance.
Prier activement et suivre le dharma, c'est susciter la possibilité de sainteté en nous. Cela implique de faire des efforts conscients et de se montrer assidu pour concrétiser nos désirs en orientant notre corps, nos paroles et notre esprit vers une voie de vie positive, propice à des résultats heureux et sereins. La méditation agit comme un soutien indispensable. Il s'agit aussi de partager l'énergie positive que nous cultivons avec autrui dans un grand amour. Dans le bouddhisme, il n'y a pas de prières ni de supplications, mais seulement une pratique pour soi-même et un dévouement pour autrui.
Pour atteindre la satisfaction dans sa vie, la voie sûre depuis des temps immémoriaux jusqu'à des milliers d'années plus tard consiste à pratiquer la pleine conscience et à développer le corps, la parole et l'esprit selon le chemin tracé par le Bouddha il y a 26 siècles. Mettre en pratique le bon chemin de prière passe par l'application du Noble Octuple Chemin, qui comprend huit aspects englobant toutes les actions humaines, servant de guide dans la pratique qu'Il recommande de répéter fréquemment dans la majorité des sutras, parfois même plusieurs fois au sein du même sutra.


