
Portrait de la Présidente
Portrait : « FLEUR… »
Je me présente : je suis née au Viêt-Nam en 1952 ; je m’appelle Liên Huong Pham Thi.
Grâce à mon professeur de littérature, j’ai compris le sens de mon prénom, lequel signifie : « Parfum de la Fleur de Lotus ». Car dans le dernier message qu’il m’a laissé avant que nous quittions le collège, il a écrit :
- « La barque est déjà au large, n’aies pas peur des vagues, laisse le vent souffler et les voiles se gonfler…Surtout, soit digne du sens de ton prénom : « Parfum de Lotus… »
Je ne l’ai plus revu. Dernièrement j’ai appris sa mort au Viêt-Nam…
- « Merci professeur, pour ce beau message… Je vais tout faire pour que vous n’ayez pas honte de moi… »
Je me suis mariée et j’ai quitté le Viet-Nam en 1972. Mon mari ayant la nationalité française, notre « retour » en France a été considéré comme un rapatriement. La vie a tourné… Nous avons eu trois filles qui nous ont donné cinq petits garçons.
Au Viêt-Nam, dès mon plus jeune âge, j’accompagnais ma grand-mère à la Pagode. Mais je n’ai véritablement suivi les Enseignements et pratiqué le Bouddhisme que depuis 20 ans. Le Bouddhisme m’a beaucoup appris sur la compassion et la joie de donner.
C’est pourquoi, lors d’un voyage au Viêt-Nam en 2012 avec ma mère, nous avons participé à la construction du « Pont Linh Quang ». A mon retour en France cette année-là, cela m’a donné l’idée de lancer des appels autour de nous pour récolter de l’argent afin de construire d’autres ponts.
Le peuple du Viêt-Nam a un lourd « karma collectif ». Sur place, les gens ne peuvent que se débrouiller pour vivre correctement… Nous qui vivons ailleurs, enfants du pays ou non, nous sommes les seuls à pouvoir les aider.
C’est pourquoi j’ai créé l’Association « Le Cœur du Mékong »…

En 1968, l’année de mon baccalauréat au Viet-Nam, j’ai lu une phrase (dont j’ai oublié l’auteur) qui m’a beaucoup marquée et que j’ai envie de partager avec vous :
- « Mon enfant, le jour de ta naissance, quand tu as ouvert tes yeux, tout le monde a souri avec toi… Mais toi, tu as pleuré…
Alors, comment faut-il vivre afin qu’au moment de quitter cette terre, tout le monde pleure et que toi tu souris ?… »
Eh oui, comment allons nous vivre pour avoir ce sourire final ? Je crois que j’ai trouvé la réponse, et avec tout mon amour, je voudrais aussi partager cela avec vous. Car ce que nous faisons c’est du réel, c’est du « solide »… Imaginons les remerciements de tous ces gens à chaque fois qu’ils font un pas en franchissant ces ponts !...
Voici ce que j’ai pu lire sur une pierre tombale :
- « J’ai laissé tout ce qui m’appartient. J’ai emporté avec moi seulement ce que j’ai donné ».
Liên Huong Pham Thi -- « Fleur »…

